DE BEURI III. [l576]                            145
harangua disertement (0, et fort à propos. Au con­traire, le chancelier Birague, après lui, harangua lon­guement, lourdement, et mal -à-propos ; dont fut fait ce quatrain :
Tels sont let faits des hommes qne les dits. Le Roy dit bien, d'autant qu'il sçait bien faire ; Son chancelier est bien tout an contraire : Car il dit mal, et fait encore pis.
Le 10 décembre, le fils aisné du seigneur de Saint-Sulpice fut tué en la basse cour du chasteau de Blois -par le vicomte de Tours (a), beau-frere de Fizes, secré­taire d'Estat (3), parce que ledit Saint Sulpice lui avoit reproché qu'il n'estoit pas gentilhomme. Le Roy t demonstration de grand mal-contentement, parce que le re du mort avoit esté gouverneur du duc d'A­lençon.
Ce jour, vinrent nouvelles comme le capitaine de Luines U), ès mains et garde duquel le maréchal Daville avoit mis la ville du Pont Saint-Esprit, l'avoit remise en l'obéissance du Roy. Thoré faillit à y estre pris, et se sauva de vitesse.
Sur cette prise du Saint-Esprit par les catholiques,
(-) // harangua disertement : A l'ouverture des Etats de Blois, le Roi prononça ane harangue qu'on disoit composée par Jean de Morviliers : cette harangue fut approuvée ; il n'en fut pas ainsi de celle dn chancelier de Birague, qui parla maladroitement, et prouva qu'il avoit peu de connoissance des affaires du royaume. (-) Le vicomte de Tours : Jean de Beaune , vicomte de Tours. (?) Fizes, secrétaire d'Estat : Simon Fizes, baron de Sauves. — (4) Le capitaine de Luines : Honoré d'Albret, seigneur de Luynes, père de Charles d'Albret, dae de Luynes, qui devint connétable de France sous le règne d« Louis xiii.
45.                                                  io
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